"Je ne suis pas un grand ornithologue. Mais si un oiseau s'envole devant moi sur le chemin et que je n'ai pas réussi à l'identifier, c'est une catastrophe!", sourit Marc Pantillon. La nature occupe une place de choix dans la vie du pianiste virtuose. Dimanche, il le démontrera en offrant un récital à la jeune association neuchâteloise Sorbus, dont le but est la sauvegarde des oiseaux forestiers tels que le grand tétras (voir encadré ci-dessous). Un concert naturaliste
En ouverture, il interprètera la Sonate en ré mineur de Ludwig van Beethoven, dite "La Tempête" "ce deuxième mouvement, très calme, me donne un sentiment d'espace qui dépasse le drame personnel shakespearien pour atteindre une dimension cosmique." Il jouera ensuite "Waldszenen" (Scènes de forêt) de Robert Schumann, évocations poétiques des beautés et des mystères des bois. "Le monde sauvage est pour moi source constante d'émerveillement,ommente-t-il. Un même émerveillement que pour la musique." Jamais l'avion
Pour Marc Pantillon, la nature n'est pas seulement source de contemplation, elle engendre aussi des choix de vie. Ecologiste convaincu, il voyage en train, passe toutes ses vacances à vélo et refuse de prendre l'avion, se façonnant, en parallèle de l'enseignement, une carrière de soliste à sa mesure: suisse avant tout, et quelquefois européenne. Cela implique des concessions, renouveler souvent son répertoire, varier les formations musicales, "mais je ne renonce jamais à des projets mirifiques!",
souligne-t-il. Retour du printemps Il suffit de parler oiseaux pour que les yeux de l'homme s'allument, qu'il arbore un sourire solaire et ne tarisse plus d'anecdotes. Il suit l'arrivée du printemps en notant chaque jour les nouveaux chants entendus, signalant actuellement le retour des migrateurs. Les premiers à chanter? "es merles, bien sûr." Les derniers arrivés? quot;Les fauvettes à tête noire, entendues à Champittet lundi." Et puis il y a cet étourneau à qui il a tenté d'apprendre la 40e de Mozart. Et la grive musicienne qui exploite les matériaux sonores des autres oiseaux. Et les campagnes de recensement en compagnie d'ornithologues avertis... "Du reste, c'est en surveillant les oiseaux nicheurs du canton avec Blaise Mulhauser, président fondateur de Sorbus, qu'est née l'idée du concert de dimanche." Yvonne Tissot Neuchâtel, temple du Bas, di 18 avril, 17h. | ||
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